Avez-vous vu
un seul angle droit dans la nature ?
Ou alors,
fortuitement, comme la rencontre fortuite de l'angle droit du t dans les mots
"nature" et "fortuit".
Et dans
cette parcelle de nature qui est notre corps ? Pas un angle droit.
Échapper au
formatage.
Ma vision
humaine ne découpe pas le monde pour me donner une image emporte-pièce à 4
angles.
Aucun coin
dans ma vision périphérique.
Au
contraire, j'en éprouve la courbure, s'évaporant de tous côtés,
embrassant le monde.
Peindre pour
élargir le monde et ma pensée.
Peindre désencombrée,
dégagée,
déliée
hors de tout
cadre,
de tout
angle conditionnant mon regard
oubliées les
limites formelles rectilignes
me
désincarcérer du cadre
ma voie loin
des angles droits
la voie est
libre, carnet de voyage en soi
créer une
bulle étirable à l’infini
un espace
une marge une respiration
puisque, je,
une infime
parcelle de l’univers
entre mes
mains tenir juste mon présent et laisser aller
un espace
temps non soumis
à l’utile, à
la performance,
au quotidien
m’arrêter,
contempler,
attendre,
sentir,
toucher…me laisser toucher par les éléments, par ma nature
peindre
sacrément en regard du souffle vital qui m’habite
de la nature
en moi exerçant son énergie
de tout ce
que je n’ai pas choisi mais qui m’impressionne
peindre
attraper cette présence
avec la
fluidité du cours des choses
et des êtres
Pigment me
rappelle
mon attache
à la terre
Encres,
Huile de lin, liants
sanguins,
marins
supports mis
à l'épreuve
me
rappellent à ma résistante fragilité
peindre
léger, peindre simple, modeste,
de moyens à
emporter partout